Bienvenue dans le futur

Récemment, le vice-président de l'ETH Ulrich Weidmann a en tout cas fait dresser l'oreille en annon?ant que les surfaces disponibles allaient se raréfier dans un avenir proche : "Nous devrons nous habituer à ce que la croissance académique soit déterminée par les possibilités d'hébergement", a déclaré Weidmann, qui est notamment responsable de l'Immobilier à la direction de l'école. "Au cours des dix prochaines années, la vitesse des nouvelles constructions, les rénovations des b?timents et les possibilités de location détermineront également quelles vocations seront possibles et à quel moment".

En soi, l'ETH Zurich dispose d'environ 490 000 mètres carrés de surface utilisable dans quelque 200 b?timents - soit huit fois la surface du Louvre à Paris. Mais l'espace est convoité. Dans la ville de Zurich, par exemple, les surfaces disponibles sont très limitées et, en même temps, la population résidente augmente. A l'ETH aussi, les réserves de surface disponibles s'épuisent lentement. L'ETH le ressent particulièrement sur le campus du centre-ville : "Nous n'y avons presque plus de surfaces libres pour de nouveaux b?timents et, même après la construction du GLC, nous devons d'abord rénover les b?timents existants", explique Daniel Bucheli, directeur de l'immobilier de l'ETH.

La pénurie de surfaces est liée au fait que le nombre de membres de l'ETH a augmenté beaucoup plus fortement au cours des dix dernières années que l'ETH n'a pu construire de nouvelles surfaces en conséquence. Cette évolution se dessine également pour les prochaines années. La croissance n'est pas un objectif en soi de l'ETH Zurich, mais le résultat de son succès. Son objectif est et reste que la qualité de son enseignement et de sa recherche se distingue en comparaison mondiale. Pour cela, elle a besoin d'un bon taux d'encadrement ainsi que de chaires supplémentaires pour de nouveaux domaines de connaissances - et celles-ci nécessitent à leur tour des locaux appropriés.

Densifier plut?t que réinventer

Le campus du H?nggerberg est décisif pour le développement des surfaces et de l'immobilier de l'ETH : alors que sur le campus du centre, les possibilités de développement sont limitées en raison des structures historiques du quartier et de la ville, l'ETH dispose encore de réserves de terrain sur le H?nggerberg pour de nouvelles constructions.

D'ici 2040, elle souhaite augmenter le volume total de ses b?timents de 50 pour cent par rapport au parc actuel. Pour que l'ETH puisse réaliser ces projets de construction, le conseil municipal de Zurich doit d'abord approuver de nouvelles prescriptions spéciales de construction. Cela est nécessaire parce qu'il existe aujourd'hui une limite supérieure au volume de construction que l'ETH peut réaliser - et cette limite est déjà presque épuisée avec le prochain projet de nouvelle construction, le b?timent de physique HPQ.

La vision pour le H?nggerberg est celle d'un campus attractif avec un caractère de quartier urbain : celui-ci relie les b?timents d'enseignement et de recherche avec des jardins publics, des places et un boulevard animé avec des cafés et des boutiques. Quatre nouveaux immeubles le long du boulevard (Wolfgang-Pauli-Strasse) créent de la place pour un nouveau parc et l'extension du jardin Flora Ruchat-Roncati.

Le campus du futur deviendra ainsi un espace où les étudiants et les chercheurs de différentes disciplines pourront échanger et un lieu de loisirs et de rencontres ouvert aux h?tes et aux quartiers. Ce faisant, l'ETH Zurich vise une qualité urbanistique élevée.

Un département et un membre de la direction de l'école nouvellement installés au H?nggerberg

L'ETH concentre son développement à Zurich sur ses deux sites principaux, le campus du centre-ville et le campus du H?nggerberg. Sur d'autres sites, elle forme des clusters thématiques afin d'améliorer la collaboration et le partage des plateformes technologiques et des infrastructures. Citons par exemple B?le (biologie systémique) ou Lugano (supercalcul). En outre, les petits immeubles non rentables - et les anciens logements utilisés comme bureaux - doivent être progressivement abandonnés.

L'extension du H?nggerberg créera à moyen terme de l'espace pour un autre département sur ce campus : "Le choix du département qui déménagera devra faire l'objet d'une discussion approfondie - et présuppose la réalisation de constructions nouvelles importantes", explique Weidmann. En outre, l'idée d'installer à l'avenir un membre de la direction de l'école sur le H?nggerberg est dans l'air.

Weidmann lui-même déménagera fin 2020 avec ses domaines de direction à Oerlikon, dans le b?timent Octavo qu'il vient de louer : "Les surfaces limitées sur le campus du centre-ville doivent être mises à disposition en priorité pour l'enseignement, la recherche et le transfert de savoir".

Comme la construction de nouveaux b?timents ne pourra pas suivre le rythme des besoins dans un premier temps, il faudra louer des b?timents supplémentaires plus grands jusqu'à la fin de la prochaine décennie environ - avec l'objectif de les abandonner progressivement lorsque suffisamment de b?timents propres seront disponibles.

"Actuellement, nous ne pouvons malheureusement pas répondre à toutes les attentes et devons en partie proposer des solutions qui ne seraient pas le premier choix de site pour les utilisateurs", explique Daniel Bucheli. Le Département informatique (D-INFK), par exemple, qui conna?t une forte croissance, obtiendra prochainement des locaux à Oerlikon, car il n'est pas possible de trouver à court terme des surfaces locatives appropriées au centre.